MALI - Tout le laisse à penser. La France considère que le journaliste français Olivier Dubois, disparu début avril au Mali et réapparu depuis dans une vidéo, est otage d’un groupe jidahiste, a déclaré ce dimanche 23 mai le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
“On peut penser que ce journaliste est aujourd’hui un nouvel otage (...) Tout nous laisse à penser qu’il est otage d’un groupe jihadiste”, a-t-il déclaré au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. Ovivier Dubois avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai.
Il y expliquait avoir été enlevé le 8 avril à Gao (nord) par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Enlèvement d'Olivier Dubois au Mali : "On peut penser que ce journaliste est un nouvel otage d’un groupe jihadiste", indique @JY_LeDrian#legrandjurypic.twitter.com/ttkpD1L7JA
— RTL France (@RTLFrance) May 23, 2021
Le gouvernement français avait alors confirmé la “disparition” du journaliste. Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait pour sa part ouvert une enquête préliminaire pour “enlèvement en bande organisée” et “en relation avec une entreprise terroriste”.
“Nous mettons les moyens nécessaires comme à chaque fois. On a réussi dans beaucoup de cas”, même si cela a “parfois été long”, a souligné Jean-Yves Le Drian en se refusant à plus de précisions.
Il n’y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, une septuagénaire enlevée en décembre 2016 à Gao également. Cette dernière a été libérée en même temps que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, décédé depuis, et que deux Italiens.
Olivier Dubois, journaliste indépendant de 46 ans vivant et travaillant au Mali depuis 2015, a couvert la tourmente sécuritaire traversée par le pays sahélien pour différents médias, comme le magazine français Le Point Afrique et, depuis un an, le quotidien français Libération.
Il s’était rendu de sa propre initiative à Gao en vue d’un entretien avec Abdallah Ag Albakaye, commandant d’un groupe du GSIM dans la zone de Talataye, à environ 150 km de Gao.
La nouvelle de sa disparition avait d’abord été tenue secrète, avec l’espoir d’un simple changement de programme dans ce projet d’interview. “Au début on pensait qu’il avait disparu. Il y a eu une vidéo depuis”, a relevé le ministre des Affaires étrangères.
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