MÉDIAS - Circulez, y’a rien à voir. C’est, en substance, la réponse faite par Arnaud Lagardère aux salariés d’Europe1 en grève depuis quatre jours pour dénoncer les pratiques de la direction sur fond de rapprochement avec la chaîne CNews de Vincent Bolloré.
Dans un entretien accordé au Figaro après la décision de reconduire la grève lundi 21 juin, le propriétaire du groupe Lagardère et de la radio a déclaré “ne pas comprendre l’inquiétude” des salariés. “Leur agitation est curieuse et injuste. (...) On peut être inquiet et continuer le dialogue”, a-t-il assuré, en rappelant les mauvais chiffres de la radio ces dernières années comme pour battre le rappel des troupes.
Les tensions à Europe1 sont palpables depuis le rapprochement de la radio avec la chaîne CNews détenue par le Groupe Canal de Vincent Bolloré. La rédaction craint qu’après avoir racheté au mois d’avril 10,98% du groupe Lagardère en difficulté, le patron de Canal ne fasse subir à Europe1 ce qu’il a déjà fait à l’ex-Itélé désormais CNews: transformer un média d’information en un média d’opinion. L’annonce lundi - en pleine grève - d’une émission commune à Europe1 et CNews n’a fait que renforcer cette crainte.
Des craintes qu’Arnaud Lagardère juge donc injustifiées. Il affirme être à l’origine de la nouvelle grille des programmes, faite indépendamment de Vincent Bolloré, mais qui “marque des synergies voulues avec le groupe Canal+”. “Les publics de Canal+ et d’Europe 1 sont proches, ce sont des CSP+ qui aiment l’information, le sport, la musique et le cinéma”, justifie le chef d’entreprise.
“Un fantasme qui frôle le complotisme”
“Dire qu’Europe 1 passe sous la coupe de Vivendi, c’est un fantasme qui frôle le complotisme”, défend Arnaud Lagardère. Vincent Bolloré “soutient le groupe et à aucun moment il n’a exprimé une quelconque idée d’intervenir directement ou indirectement dans les programmes d’Europe 1”, ajoute-t-il.
Et de glisser au passage un énième remerciement à celui qui est désormais le premier actionnaire du groupe Lagardère: “Vincent Bolloré est un atout, pas une menace. Il a contribué à stabiliser le groupe et je ne l’oublierai pas. (...) On voudrait que je donne un coup de pied à quelqu’un qui m’a donné un coup de main?”
Les salariés d’Europe1 doivent se réunir ce mardi matin pour voter ou non la poursuite de la grève.
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