Bygmalion: Copé étrille Sarkozy et sa "stratégie de défense intenable"

Jean-François Copé (à droite) et Nicolas Sarkozy ne sont pas du tout sur la même ligne concernant l'affaire Bygmalion (photo d'archive prise en décembre 2014 au QG de l'UMP).

JUSTICE - “Intenable.” Voici comment Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP durant la campagne présidentielle de 2012, a jugé ce jeudi 17 juin la ligne de défense adoptée par Nicolas Sarkozy dans le procès Bygmalion

Deux jours plus tôt, l’ancien président de la République avait expliqué au tribunal que l’emballement de sa campagne d’alors et les frais que cela aurait causés n’étaient qu’une “fable”. “Elle est où la campagne qui s’emballe? Elle est où la campagne en or massif? C’est faux!”, avait-il tonné lors de son apparition à la barre. Et ce alors que l’enquête a révélé que le prix de 44 meetings grandiloquents avait été drastiquement réduit par la société Bygmalion, 80% des factures ayant disparu et le reste étant réglé par l’UMP au nom de conventions fictives du parti. 

Un argumentaire qui ne convainc donc pas Jean-François Copé. Dans la matinale de France Inter, l’actuel maire de Meaux a ainsi déclaré: “Nicolas Sarkozy a choisi une stratégie de défense qui est intenable puisqu’elle consiste à tordre les faits et à dire que ce n’est pas lui, mais les autres...” 

Et d’ajouter, en référence à la récente condamnation de l’ancien chef de l’État dans l’affaire dite “des écoutes” que Nicolas Sarkozy “a fait ça d’ailleurs dans d’autres affaires qui le concernaient”. 

Réquisitoire attendu dans l’affaire Bygmalion

Jean-François Copé en a d’ailleurs profité pour rappeler qu’il a été “mis hors de cause” par la justice dans cette affaire Bygmalion, n’apparaissant pas sur le banc des accusés. Un détail qui n’a pas empêché Nicolas Sarkozy, au cours de son témoignage d’accuser Jean-François Copé et ses proches fondateurs de la société Bygmalion lors de son témoignage. Pour lui, la société qui organisait des meetings fastueux durant sa tentative de réélection en 2012 s’est même “gavée” sur sa campagne. 

“Il y a eu des fausses factures et des conventions fictives, c’est avéré”. Mais “l’argent n’a pas été dans ma campagne, sinon ça se serait vu”, s’est-il notamment emporté lors de son passage à la barre. Avant de conclure: “On aurait dit: ‘Sarkozy est devenu fou, il donne du caviar au public de ses meetings’”.

Ce jeudi doit avoir lieu le réquisitoire dans le procès Bygmalion, après pratiquement un mois d’audiences. Au contraire des treize autres prévenus qui comparaissent pour divers degrés d’implication dans la fraude, Nicolas Sarkozy, lui, n’est jugé que pour “financement illégal de campagne électorale” et encourt un an de prison et 3750 euros d’amende. 

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