Pour une fois tous les avis convergent : il n’y aura pas foule dans les bureaux de vote. Les régionales et les départementales n’ont jamais fait le plein. Mais dimanche le taux d’abstention pourrait atteindre 60%. Deux Français sur trois… Ce gros coup de fatigue démocratique devrait alerter la classe politique. Il relativise la portée du résultat final. Or on peut parier que dès la clôture du scrutin les commentaires porteront essentiellement sur les combinaisons possibles en vue du second tour. PACA tombera-t-il dans l’escarcelle du Rassemblement national ? La gauche sauvera-t-elle les régions qu’elle détient ? LREM échappera-t-elle à la cuisante défaite que prévoient les sondages ? In fine, quelles conclusions Emmanuel Macron tirera-t-il du scrutin ?
Le phénomène qui ronge les élections intermédiaires risque de contaminer la présidentielle. C’est du moins ce qu’indiquent les enquêtes d’opinion. Les spécialistes du marketing nous expliqueraient que la désaffection de l’opinion a une source principale : une offre inadaptée. Les Français se reconnaissent de moins en moins dans les discours et les propositions. Auparavant, ils partaient à la pêche à la ligne. Aujourd’hui, ils enfilent un gilet jaune ou refont le monde sur les réseaux sociaux. Quoi qu’il en soit, la vie démocratique ne pourra pas éternellement se satisfaire d’une évolution qui fait de l’abstention le premier parti de France. La légalité du processus électoral risque d’être mise à mal par la perte de légitimité des résultats. Dans ce délitement général, les électeurs portent aussi leur part de responsabilité. A eux de faire émerger de nouvelles idées, de nouveaux projets et de nouvelles priorités au sein des partis ou en dehors. Le renoncement au devoir civique n’est qu’un pis-aller.
L’article Fatigue démocratique – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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