PATERNITÉ- 28 jours, c’est court, donc autant les rentabiliser. Les futurs papas pourront désormais bénéficier de l’allongement du congé paternité, passé de 11 à 28 jours, à partir du 1er juillet. A cette date, ils pourront donc enchaîner le congé de naissance (3 jours) et celui paternité et d’accueil (25 jours).
À l’occasion de la fête des pères, ce dimanche 20 juin, Yannick Vicente rappelle l’importance de ces 28 jours dans l’interview ci-dessus, accordée au HuffPost.
Au travers de son livre “Je suis papa: 28 jours pour trouver ses marques”, paru le 19 mai aux Éditions Leduc, Yannick Vicente, aux côtés de la journaliste Alix Lefief-Delcourt, dresse les clés pour trouver ses marques pendant cette période si importante dans la vie de parent.
Son objectif est d’aider les pères ”à prendre leurs repères, leur donner les clés pour faire de leur mieux”. Un recueil de conseils prenant la forme de 28 chapitres et abordant des thématiques variées sur la parentalité.
“Il est important de préparer ce congé, de comprendre que tout changement nécessite un accompagnement pédagogique, sans jugement et sans pression”, explique-t-il au HuffPost.
Une période à préparer
Si Yannick avait eu 28 jours de congé paternité lors de la naissance de ses deux enfants, il aurait fait les choses différemment. C’est sans doute pour cette raison qu’il souhaite, aujourd’hui, aiguiller les papas dans les premiers jours de vie de leurs enfants.
“Quand on devient papa, on n’est pas prêt. Préparez-vous à cette arrivée, préparez la maison, préparez-vous à accueillir cet enfant dans les meilleures conditions possibles”, conseille-t-il aux futurs papas.
Pour l’auteur, illustrateur et professeur des écoles, ces 28 jours sont “une révolution dans le monde de la parentalité”. Une occasion de créer un lien d’attachement, “fondamental au bien-être de l’enfant”, et de renverser les inégalités au sein des couples.
“Lorsqu’un homme fait le choix de devenir papa, il ne s’imagine pas l’ampleur du défi auquel il va devoir faire face. Il est important de préparer l’arrivée d’un bébé, car c’est vraiment une perturbation du mode de vie”, ajoute Yannick. Un joyeux chamboulement qui laisse 28 jours aux papas pour trouver leur place.
Allaitement, sommeil, “baby blues” et “baby clash”
Tirer parti au mieux de ces 28 jours, c’est le souhait de tous les futurs papas. L’idée générale du livre n’est pas de devenir le parent parfait, mais simplement de faire de son mieux, par le biais de conseils pratiques tels que le changement de couches, le bain, ou encore, l’habillage.
Réussir son congé paternité, c’est aussi apporter du soutien à la maman, dans le cas d’un couple hétérosexuel. Pour cela, Yannick Vicente propose de nombreux moyens afin de diminuer la charge mentale des femmes durant le congé maternité.
Si la mère décide d’allaiter, le deuxième parent peut y participer de manière très concrète. Par exemple, “les toutes premières nuits, si la maman est trop fatiguée pour se lever, vous pouvez lui amener votre bébé afin qu’il tète, puis le ramener dans son lit une fois la tétée terminée”, conseille-t-il. Ou encore, “Vous pouvez lui apporter un coussin d’allaitement, vous assurer qu’elle a un verre d’eau à portée de main, lui masser les épaules si elle en ressent le besoin...”. L’allaitement mixte est aussi abordé, un mode d’allaitement qui consiste à alterner entre le sein et le biberon. Cela permettra aux parents d’alterner les tétées.
Vous allez manquer de sommeil et l’autre parent aussi. Pour cela, Yannick Vicente conseille fortement de se lever à tour de rôle. “Une nuit papa, une nuit maman... Et pourquoi pas, si vous être épuisé, prévoyez l’un ou l’autre de dormir une nuit ou deux chez un proche, afin de récupérer”, écrit-il.
L’auteur nous apprend aussi que le baby blues peut aussi concerner les papas. La communication est la clé: “Il ne faut pas garder ses sentiments - et ses idées noires - pour soi. L’idéal est de pouvoir en discuter en couple, afin de soutenir l’un l’autre, car la maman éprouve sûrement le même type de sentiments”.
En cas de baby clash (tensions dans le couple impliquées par la naissance), “n’oubliez pas que, dans l’épreuve, vous êtes une équipe. Vous n’êtes pas l’un contre l’autre. Vous avez fait ce bébé ensemble et devez prendre soin l’un de l’autre. Accordez-vous chacun des moments de répit, pour souffler un peu”, conseille-t-il.
Aujourd’hui, “les papas s’impliquent plus facilement dans leur rôle de parent”, pense l’auteur. D’après lui, la société a toujours assigné le rôle de la parentalité à la maman: “Le père, c’est celui qui subvient aux besoins de la famille et la maman, c’est celle qui s’occupe des enfants”. Une tendance qui tend vers l’évolution. “Les papas commencent à réclamer leur rôle, qu’ils prennent très à cœur. Être père, c’est aussi épanouissant qu’être maman”, conclut-il.
28 jours, c’est bien, 16 semaines, c’est mieux
Le contrecoup psychologique de la fin du congé paternité et du retour au travail est aussi à appréhender pour les papas. Yannick s’en souvient encore. “Psychologiquement, c’est difficile de retourner travailler en sachant que l’on vient d’avoir un enfant. Ne pas pouvoir soutenir sa compagne, ne pas être là dans les premiers instants... Dans les 3 premiers mois, beaucoup de choses se créent chez l’enfant”, explique l’auteur.
La solution, pour Yannick et de nombreux parents, c’est d’obtenir un congé parental équivalent à celui de la maman. “Un congé de 28 jours, c’est bien, un congé de 16 semaines, c’est mieux”, pense-t-il.
Pour Yannick Vicente, “le congé maternité tend à fabriquer la charge mentale féminine. Elles s’occupent seules du foyer pendant que les pères travaillent. La maman devient donc, par la force des choses, la personne référente et doit prendre en charge toutes les premières fois de son enfant”.
Le congé paternité, comme il est défini aujourd’hui, accentuerait les injustices au sein des couples. “Cela induit la passivité des hommes par rapport aux femmes au sein du foyer. On ne laisse pas la possibilité aux hommes qui souhaitent s’impliquer de prendre leur place. Aucun parent n’est plus doué qu’un autre pour s’occuper d’un enfant”, conclut l’auteur.
À voir également sur Le HuffPost: Pour vous impliquer dans votre congé paternité, voici comment faire
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