POLITIQUE - Alors que ces dernières semaines cette énergie n’a pas le vent en poupe dans le débat public, Nicolas Hulot revient ce vendredi 18 juin sur la vague anti-éoliennes dans les colonnes du Parisien. L’ex-ministre de la Transition écologique dénonce notamment la récupération politique des mouvements citoyens et l’ampleur prise par cette polémique.
“Je suis attristé de voir que la transition écologique fait à nouveau l’objet de confrontations sur de mauvaises bases. Cette fronde soudaine anti-éoliennes est assez pathétique” déplore ainsi Nicolas Hulot, considérant qu’ “on ne peut pas additionner tous les refus”.
Alors que de nombreuses personnalités de droite et d’extrême droite ont fait de l’éolien un thème de prédilection avant les régionales (pour dénoncer les paysages “défigurés” notamment), l’ancien ministre démissionnaire “note une récupération politique qui tourne le dos au sens de l’Histoire”. Elle ne doit, selon lui, pas être confondue avec “la sincérité de certains citoyens ou des pêcheurs de Saint-Brieuc”; ces derniers avaient manifesté fin mai contre la construction d’un parc offshore, craignant des conséquences désastreuses sur les bancs de poissons dans la baie bretonne.
Barbara Pompili est “bien seule”
“L’énergie éolienne, c’est l’avenir. 81 % des Français y sont favorables”, constate le président de la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme. “Ceux qui cherchent à utiliser une certaine colère, que proposent-ils ? Si c’est le tout nucléaire, qu’ils le disent ! Et qu’ils répondent à la question de savoir où stocker les déchets ultimes. Dans leur jardin ?” tacle l’ancien ministre.
“Dans ce débat, je trouve la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili bien seule”, déplore son prédécesseur. Isolée au sein du gouvernement, l’ex-députée EELV qui a fait de l’éolien un de ces chevaux de bataille pour sa mandature vient de perdre un arbitrage important: Matignon a donné raison au ministère des Armées pour restreindre la construction d’éoliennes à moins de 70 km d’un radar militaire (contre 30 km auparavant).
Alors que l’éolien représente moins de 9 % de la production d’électricité en France, le gouvernement s’est fixé comme objectif le doublement de sa capacité d’énergie éolienne d’ici à 2028 pour tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre.
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