Dépassés – L’édito de Christophe Bonnefoy

Et pendant ce temps-là… le jour du dépassement a pris de l’avance. Notion très théorique s’il en est, lorsqu’on n’en garde que la simple formule, ce jour J est pourtant en pratique fondamental pour notre avenir. Et lorsqu’on a bien compris l’idée, totalement effrayant.

En ce 29 juillet en effet, l’humanité avait déjà consommé l’ensemble des ressources que la Terre est capable de produire cette année. Dit autrement : la planète ne pourrait plus fournir, jusqu’à fin 2021, ce dont nous avons besoin. Alors ? Théorique ? Oui. C’est une image. La Terre ne s’est pas arrêtée de tourner hier. Mais révélateur, pourtant, de la vitesse à laquelle nous consommons ce que la nature nous offre.

Et à ceux qui douteraient que l’Homme est réellement le fossoyeur probable de la planète, rappelons juste un fait. Ce jour du dépassement était le même en 2019 : le 29 juillet. Mais était tombé en 2020 trois semaines plus tard. L’effet confinement. L’effet du ralentissement de notre rythme de vie, en quelque sorte. Nous scions en fait, tous autant que nous sommes, la branche sur laquelle nous pensons être confortablement assis.

Et nous vivons à crédit en pensant que le problème se joue sur du long terme. Pour le très court terme, il est un autre gros souci à régler : la pandémie de Covid et ses conséquences sanitaires et économiques. Sauf que, pour l’économie, les pays du monde entier ont adopté la doctrine du “quoi qu’il en coûte”. Bon an, mal an, les euros et les dollars se gèrent pour limiter les dégâts. Pour la planète, le crédit contracté est ingérable : le jour où la Terre n’aura plus rien à nous offrir, les plans de relance ne serviront à rien. L’urgence, c’est maintenant. Aussi pour nos ressources. Mais visiblement, nous sommes dépassés par la réalité.

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