La vie ne tient qu’à un fil. Mais tout l’art n’est justement pas de définir ce qu’est la vie ou la mort. Plutôt, de comprendre comment tient le fil. Et de quoi il est tissé.
On avait beaucoup vu le célèbre généticien Axel Kahn ces dernières semaines, sur les plateaux de télévision. Mais il n’avait rien à vendre. Et pour cause. Il venait parler, en toute simplicité, en toute humilité surtout, des derniers jours qu’il lui restait à vivre, conscient d’avoir été finalement vaincu par le cancer après l’avoir courageusement combattu. Il n’avait en outre aucune vérité à asséner, contrairement à ces dizaines d’experts ou pseudo-experts que l’on subit depuis le début de la pandémie de coronavirus. Jamais, il n’affirmait sans avoir étudié, réfléchi, éprouvé. Jamais, il ne se posait en gardien inné du savoir. Toujours, il s’interrogeait, tentait de comprendre. Autant scientifique que philosophe. Et toujours humaniste, sans le dire.
C’est un sage, qui s’en est allé hier à l’âge de 76 ans. Une référence. De celles dont on peut contester les positions, bien sûr, mais jamais leur construction intellectuelle, honnête, intelligente, argumentée. Axel Kahn avait, tout au long de sa vie, expérimenté et construit sa pensée sur sa propre expérience. On l’écoutait. Forcément.
Tout comme on l’a écouté jusqu’à ses derniers instants. Par exemple ce 17 mai sur France Inter. « Après la mort, il n’y rien, mais il y a peut-être le souvenir que vous pourrez garder de moi, et ça c’est une forme d’immortalité ».
Ce souvenir qui pourrait se résumer en trois mots : « Leçon de vie ».
L’article Leçon de vie – L’édito de Christophe Bonnefoy est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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