Les chiffres publiés par l’OMS sont inquiétants, sans être catastrophiques. Ils montrent qu’en Europe – sauf en France d’ailleurs – la lutte contre le Covid est à la peine. Le fameux variant indien, dit Delta, progresse. Une évolution, nous disent certains spécialistes, qui annonce une quatrième vague. La seule solution:vacciner, vacciner. Or on est loin de l’immunité collective susceptible de reprendre le contrôle de la pandémie. Du coup, ce qui était tabou il y a encore quelques semaines devient envisageable : rendre la vaccination obligatoire. Mais la particularité du Covid est de faire cohabiter les préoccupations sanitaires et les aspects juridiques. D’où ces débats spécieux sur les risques présentés par l’obligation vaccinale. Elle attenterait à nos libertés…Que diable ! C’est oublier que la liberté individuelle ne peut pas s’affranchir de la sécurité d’autrui. Ne pas se faire vacciner c’est favoriser la propagation de la maladie. Considère-t-on l’obligation du permis de conduire pour ceux qui prennent la route comme une atteinte intolérable aux droits de l’Homme ? Le combat contre la pandémie mérite mieux que ce juridisme de pacotille.
Le réalisme reprend ses droits. Tous les efforts déployés, avec un certain succès, ne doivent pas être gaspillés par manque d’audace. Il y a urgence. Il ne faut pas attendre septembre, car l’addition des deux premières doses et de la production maximale d’anticorps prend plusieurs mois. Par qui commencer parmi les non-vaccinés ? Un consensus commence à s’établir pour imposer l’obligation vaccinale chez les soignants et le personnel des Ehpad. Si l’exemple ne vient pas d’eux qui des récalcitarnts ou des craintifs pourront être convaincus par les vertus du vaccin ? Ne perdons pas de vue que si le Covid submergeait la digue hospitalière et nous ramenait le confinement, c’est la société qui risquerait d’exploser. Les vaccinés ne supporteront pas de payer pour l’entêtement d’obscurantistes endurcis.
L’article Penser aux autres – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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