Vosges: enquête sur une pancarte affichant une croix gammée et un message antisémite

JUSTICE - Une nouvelle enquête a été ouverte ce lundi 16 août par le parquet d’Épinal après qu’une pancarte affichant un message antisémite et une croix gammée, ait été brandie samedi lors de la manifestation contre le pass sanitaire.

“Une enquête a été ordonnée d’initiative par le parquet au vu de la photo publiée dans Vosges Matin”, a indiqué à l’AFP le parquet d’Épinal qui a également reçu en fin d’après-midi un signalement de la préfecture des Vosges.

“La pancarte en question a bien été identifiée au cours de la manifestation de samedi dernier”, le 14 août, avait indiqué auparavant la préfecture à l’AFP.

Photographiée par le quotidien Vosges Matin, elle est tenue par un homme et insulte le ministre de la Santé Olivier Véran, qualifié de “gros nazi!”. Il y est également inscrit “Mais qui sont les” suivi d’une croix gammée dans laquelle sont insérées les quatre lettres de LREM, le parti fondé par Emmanuel Macron. Aucune interpellation n’a toutefois eu lieu lors de cette manifestation.

La préfecture des Vosges a signalé ces faits au parquet “sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale” qui impose à toute autorité ayant connaissance d’un crime ou d’un délit de le signaler à la justice.

La préfecture avait déjà effectué un signalement sur une autre pancarte représentant une croix gammée formée de seringues apparue lors des manifestations anti-pass précédentes à Épinal. Une enquête a été ouverte la semaine dernière par le parquet et confiée au commissariat de police de la ville.

À Paris, le préfet de police Didier Lallement a également signalé à la justice des pancartes antisémites brandies samedi lors de la manifestation parisienne contre le pass sanitaire, avec notamment l’inscription “Qui?”.

Ce slogan antisémite est apparu à plusieurs reprises dans les cortèges anti-pass en France à la suite d’un entretien accordé en juin sur la chaîne CNews à un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d’une tribune évoquant “le délitement” de la France, publiée par l’hebdomadaire Valeurs actuelles.

À la question “qui contrôle la ‘meute médiatique’?”, il avait répondu “la communauté que vous connaissez bien”, avant d’être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini.

Une enseignante, ex-membre du Front national et ex-élue locale, est par ailleurs convoquée au tribunal de Metz le 8 septembre pour répondre du délit de “provocation publique à la haine raciale”. Elle avait manifesté le 7 août dans cette ville avec une pancarte où étaient tracés les mots “Mais qui?” et “Traîtres”, entourés des noms de responsables politiques, hommes d’affaires et intellectuels pour la plupart juifs.

Quelques pancartes de soutien à cette enseignante, Cassandre Fristot, ont été observées samedi dans la manifestation à Metz mais aucun signalement n’a été effectué et aucune enquête ouverte, a-t-on appris dimanche auprès de la préfecture et du parquet.

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