On savait que le score serait serré. Il l’a été : Yannick Jadot l’a emporté dans la primaire des écolos avec 2% d’avance. Ce n’était pas gagné d’avance car les perdants du premier tour n’avaient pas manifesté un enthousiasme délirant en faveur du vainqueur d’hier. Sur le plan stratégique c’est la ligne écologie radicale, représentée par Sandrine Rousseau, qui a mordu la poussière. Comme si les Verts voulaient éviter la réédition de l’aventure Eva Joly qui s’était effondrée lamentablement à la présidentielle de 2012 (2,31% des voix…). Ils avaient alors oublié qu’un scrutin national n’était pas l’agrandissement arithmétique d’une primaire. Il faut envisager en effet les alliances du second tour pour élargir son assise électorale.
Yannick Jadot n’est pas pour autant au bout de ses peines. Son ambition est de rassembler la gauche sous son étendard. Pour le moment, les sondages lui sont favorables, avec une Anne Hidalgo en perdition. Mais il devra compter avec Jean-Luc Mélenchon qui, au vu des chiffres, peut prétendre au leadership de la gauche. Bref, le gagnant des sondages d’aujourd’hui n’est pas forcément celui qui le sera en avril 2022. Cela fait d’ailleurs le charme de la vie politique. Pour ajouter à la confusion, la dispersion des candidatures va abaisser le ticket d’entrée pour le second tour à moins de 20%. De quoi nourrir toutes les ambitions et déjouer toutes les prévisions.
Il n’y a qu’à observer ce qu’il se passe à droite avec l’entrée en lice d’Eric Zemmour. Les favoris des primaires ne sont plus assurés de l’emporter. Les cartes sont redistribuées à un rythme échevelé. Même Emmanuel Macron qui domine dans les sondages est moins sûr de retrouver Marine Le Pen en face de lui. Une nouvelle donne qui rend aléatoire sa victoire au second tour. Comme si les Français désiraient ardemment un jeu totalement ouvert. Une véritable élection.
L’article De justesse – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
0 Commentaires