Le poids du symbole – L’édito de Christophe Bonnefoy

Il n’a pas écopé de la peine la plus lourde dans l’affaire Bygmalion. L’emblématique Jérôme Lavrilleux, par exemple, a, lui, été condamné à deux ans de prison ferme. Pour Nicolas Sarkozy, ça sera un an. Ferme aussi. Donc moins, dans cette affaire qui avait vu les dépenses de campagne du candidat à la présidentielle littéralement exploser, pour atteindre presque 43 millions, soit quasiment le double du plafond autorisé. Mais quoi qu’on pense du personnage, imaginer un ex-Président entre quatre murs a de quoi troubler.

Pourtant, ce n’est pas en infligeant à l’ancien chef de l’Etat une peine de prison ferme que le tribunal a le plus marqué le coup. La surprise, ça pourrait carrément être ressenti comme une humiliation par l’intéressé, est plutôt dans l’application de la peine. Un peu comme le condamné “du peuple”, pourrait-on dire, Nicolas Sarkozy s’est vu accorder une sorte de faveur. Non pas un contrôle judiciaire strict avec pointage hebdomadaire au commissariat, mais le port du bracelet électronique. Autant dire que la faveur a valeur de boulet. La photographie instantanée, telle que la visualiseront aussitôt les Français, est terrible dans le symbole.

Alors certes, Nicolas Sarkozy a aussitôt interjeté appel de la décision du tribunal. Il n’aura pas, pour l’instant, à porter ce bracelet. Mais tout de même. Voilà qui désacralise, d’une certaine manière, la fonction.

Plus largement, cette décision est un message clair, à quelques mois d’une campagne présidentielle qui n’a pas officiellement démarré, mais donne déjà dans la polémique et la surenchère à bien des égards. En quelques mots : nul n’est au-dessus de la loi. Une piqûre de rappel nécessaire.

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