CANARIES - Le calme avant la tempête? Le volcan entré en éruption il y a huit jours sur l’île espagnole de La Palma a recommencé ce lundi 27 septembre à cracher des cendres après quelques heures de calme, tandis que les habitants de plusieurs quartiers étaient confinés en raison des craintes d’émanation de gaz toxiques.
Dans la matinée, le Cumbre Vieja avait cessé de rejeter des cendres et de la lave, laissant entrevoir une accalmie après huit jours d’activité ayant provoqué d’énormes dégâts et entraîné l’évacuation de plus de 6000 personnes sur cette île de l’archipel des Canaries.
Mais le calme a été de courte durée: l’Institut volcanologique des Canaries (Involcan) a indiqué à l’AFP que l’activité du volcan avait bel et bien repris lundi midi, après avoir posté sur Twitter deux photos montrant un haut panache de fumée noire au-dessus du cratère.
Le volcan connaît “depuis quelque temps une alternance de jets d’expulsion (de lave et de matière volcanique) et de pauses”, a expliqué à l’AFP David Calvo, d’Involcan. Malgré la reprise de l’écoulement de la lave, ce vulcanologue a confirmé une légère “diminution de l’activité par rapport aux jours précédents”.
Un constat confirmé par l’Institut des Géosciences de Madrid, qui a assuré que l’activité du Cumbre Vieja avait été “sensiblement réduite ces dernières heures”. “Il faut rester très attentif à son évolution, car le scénario peut changer très rapidement”, a toutefois souligné cet institut.
Quartiers confinés
Preuve que le danger reste omniprésent: les habitants de plusieurs quartiers de Tazacorte, un village situé près de la côte, ont été appelés à se confiner en raison des craintes d’émanation de gaz toxiques que pourrait provoquer l’arrivée de la lave dans l’océan.
Cette décision a été prise en raison de “la possibilité qu’il y ait un petit choc lorsque le magma pénétrera dans l’eau de mer, et que ce petit choc provoque des vapeurs qui peuvent être toxiques”, a souligné le directeur technique du Plan d’urgence volcanique des Canaries (Pevolca), Miguel Ángel Morcuende.
Pour cette raison, “la population devra suivre les instructions des autorités et rester chez elle, portes et fenêtres fermées, jusqu’à ce que la situation soit évaluée”, ont indiqué sur Twitter les services d’urgence des Canaries.
La rencontre entre la lave et la mer, prévue initialement en début de semaine dernière et retardée en raison du ralentissement des coulées, est redoutée en raison de l’émission de gaz toxiques qu’elle pourrait provoquer sur cette île de 85.000 habitants.
Selon les autorités, la lave se trouvait lundi soir à près d’un kilomètre de la côte. “Elle se dirige vers le sud”, mais “se trouve actuellement très ralentie”, a souligné Miguel Ángel Morcuende, assurant que la qualité de l’air restait à ce stade “bonne”.
L’éruption du Cumbre Vieja n’a à ce stade pas fait de victimes, mais a provoqué d’énormes dégâts. Selon les dernières données du système européen de mesures géospatiales Copernicus, 513 bâtiments ont ainsi été détruits par la lave, qui a recouvert 18,8 kilomètres de route et 237 hectares de terrain, dont de nombreuses plantations de bananes.
L’aéroport de La Palma, à l’arrêt samedi en raison d’une accumulation de cendres, était lui opérationnel lundi, mais le trafic y restait perturbé. La compagnie aérienne Binter a ainsi annoncé qu’elle continuait de suspendre ses vols, les conditions de sécurité n’étant selon elle pas garanties.
Les deux précédentes éruptions à La Palma ont eu lieu en 1949 et 1971. Elles ont fait au total trois morts, dont deux par inhalation de gaz.
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