La France limite les visas accordés à l'Algérie, au Maroc et à la Tunisie

Au micro d'Europe 1, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé que la France allait largement limiter le nombre de visas attribués à l'Algérie, au Maroc et à la Tunisie.

INTERNATIONAL - Paris a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie qui “refusent” de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce mardi 28 septembre sur Europe 1.

“C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France”, a-t-il justifié, confirmant une information de la radio.

L’attitude de ces pays “freine l’efficacité des reconduites effectives” à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées, a-t-il déploré. “Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces. Aujourd’hui on met cette menace à exécution”, a-t-il expliqué.

La France veut plus de coopération

Soulignant les visites sur ce sujet dans ces trois pays du Premier ministre Jean Castex et de membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ainsi que les réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, il a estimé qu’”à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles”.

Interrogé sur la durée d’application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a indiqué qu’elle avait été “décidée il y a quelques semaines” et “va être mise à exécution” pour “pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires”.

“On souhaiterait que la réaction soit davantage de coopération avec la France pour qu’on puisse faire appliquer nos règles migratoires”, a insisté Gabriel Attal.

Réagissant à cette annonce sur France Inter, le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella a affirmé qu’“on jugera le résultat”, déplorant qu’Emmanuel Macron ne soit pas parvenu, comme promis selon lui en campagne en 2017 à “100% d’exécution des OQTF (ordre de quitter le territoire français, ndlr)”. La candidate du RN Marine Le Pen doit présenter mardi après-midi son projet de référendum sur l’immigration.

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