Chasse, élevage intensif... Le Parti animaliste charge Macron sur son bilan

Chasse, élevage intensif... Le candidate du Parti animaliste, Hélène Thouy, charge Emmanuel Macron sur son bilan.

POLITIQUE - Un président à rebrousse-poil? Emmanuel Macron se rend en Haute-Saône, à Gray, ce lundi 4 octobre, journée internationale des animaux, pour visiter un refuge de la SPA pour chiens et chats. 

L’occasion pour Le HuffPost de demander à Hélène Thouy, la cheffe de file du Parti animaliste à la prochaine élection présidentielle de dresser le bilan du chef de l’État au sujet du bien-être animal. Si l’Élysée parle d’un déplacement pour vanter “l’action menée en faveur des animaux de compagnie”, la candidate elle, retient surtout un quinquennat de déceptions, ”à contre-courant des attentes des Français”, marqué par les renoncements et par la “complaisance” d’Emmanuel Macron à l’égard des chasseurs.

“Très optimiste” quant aux fameuses 500 signatures nécessaires pour se présenter, Hélène Thouy, qui avait récolté 2,2% des suffrages aux élections européennes de 2019 -soit presque autant que l’UDI ou le PCF- nous en dit davantage sur son projet et ses propositions.

Le HuffPost:Quel bilan faites-vous du quinquennat Macron sur le bien-être animal?

Il y a énormément d’attente citoyenne sur ce sujet. Le candidat Macron a fait des promesses avant d’être élu, sur la question des poules pondeuses en cage ou la vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs, par exemple. Non seulement elles n’ont pas été tenues, mais c’est pire que ça: des mesures vraiment contraires au bien-être des animaux ont été prises.

Sur la question de la chasse, pourtant massivement rejetée par les citoyens, on a un Président complètement complaisant avec les chasseurs, qui a autorisé les silencieux, annoncé le retour des chasses présidentielles, qui a divisé le prix du permis par deux, ou essaie, plus récemment, de réinstaurer des pratiques sanctionnées par le Conseil d’État. Emmanuel Macron est très en deçà, et même à contre-courant des attentes des Français.

Qu’attendez-vous de son déplacement aujourd’hui dans un refuge pour animaux?

On voit bien qu’il essaie de se refaire une virginité sur le sujet, de se montrer attentif. Mais la réalité contraste vraiment avec les déclarations et ce déplacement. Il réalise que la question animale est un sujet porteur électoralement, donc à quelques mois des échéances, il faut montrer une préoccupation, faire des gestes... mais si vraiment il a encore la capacité de faire adopter des mesures ambitieuses, qu’il le fasse. Pour l’instant on a été uniquement déçu.

Quelles sont vos principales propositions pour cette campagne?

La sortie de l’élevage industriel et intensif, qui concerne un nombre considérable d’animaux élevés dans des conditions atroces, sans accès à l’extérieur, dans des cages parfois à peine plus grandes que des feuilles A4. C’est une mesure qui doit être prise urgemment, mais avec un accompagnement car il ne suffit pas de constater que 82% des Français sont favorables à cela.

Les chasseurs se mobilisent et essaient à tout prix de les dissuader (les maires) de nous accorder leur parrainageHélène Thouy, candidate du Parti animaliste à la présidentielle

On veut accompagner cette mesure d’une réduction très importante de la consommation de produits d’origine animale, avec le levier de la restauration collective, avec une incitation au maraîchage, avec des aides aux éleveurs. En réalité, la sortie de l’élevage industriel et intensif entraîne plein de déclinaisons. Se préoccuper de cette question, c’est se préoccuper par exemple de la question de la malnutrition, quand un Français sur cinq ne mange pas à sa faim. 

Comptez-vous porter d’autres sujets que celui de la question animale? 

Notre parti est monothématique. Mais ce que nous souhaitons montrer c’est qu’intégrer les animaux et la question du bien-être animal dans nos réflexions nous amène à repenser différemment l’ensemble des grandes thématiques de société. La question animale sera toujours un point d’accroche de nos propositions, mais on ne veut pas de mesure qui soit uniquement centrée sur les animaux. Tout l’enjeu pour nous est de montrer qu’on peut à la fois améliorer le sort des animaux et en même temps celui des humains. 

Où en êtes-vous des 500 signatures nécessaires pour vous présenter?

Nos militants sont vraiment concentrés là-dessus et on est assez optimiste voire très optimiste sur le fait de parvenir à récolter ces fameuses 500 signatures, ça avance bien. 

Les maires sont conscients de l’importance de ce sujet pour les citoyens. Mais notre particularité, c’est d’avoir des chasseurs très opposés à ce que l’on obtienne nos parrainages. On a des retours qui nous expliquent que les chasseurs se mobilisent et essaient à tout prix de les dissuader de nous accorder leur parrainage. Ils sont très minoritaires, mais ce que nous disent les maires c’est qu’ils ont un pouvoir de nuisance très important. On en est là. 

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