Chemin de croix – L’édito de Christophe Bonnefoy

L’affaire du Mediator restera comme l’un des plus grands scandales de santé publique que la France ait connus. Avec celui du sang contaminé.

Après des années et des années de procédure, puis un procès fleuve, les victimes peuvent enfin partiellement se libérer d’un poids. Celui de la tromperie d’un laboratoire – Servier – qui a trop longtemps laissé leurs questions sans réponses. Mais aussi de la négligence, reconnue par les juges, d’une Agence nationale de sécurité du médicament pour le moins désinvolte. La douleur, elle, ne s’effacera pas. Et les morts ne reviendront jamais : entre 1 500 et 2 100, sans compter ceux qui souffrent encore des effets secondaires du Mediator.

C’est tout le drame, en plus de la détresse physique des malades, de ce genre de scandales. Les victimes sont systématiquement confrontées à un mur. Leur combat n’est pas seulement celui pour la vie, c’est aussi celui, épuisant, d’un chemin de croix judiciaire. Long, usant.

Il aura ainsi fallu le courage et l’entêtement, à juste titre, de la pneumologue Irène Frachon pour arriver à mettre en route une lourde machine. Mais combien d’autres scandales étouffés ou non encore identifiés, pour une affaire du Mediator menée à terme ? On n’ose se questionner…

Les laboratoires Servier ont « fragilisé la confiance dans le système de santé ». Ces mots de la présidente du tribunal, hier à Paris, sonnent particulièrement fort, en pleine pandémie de Covid-19. Car immanquablement, s’il y a eu par le passé des scandales sanitaires, il y en aura d’autres. Souhaitons simplement qu’ils ne naissent pas de la crise que nous connaissons depuis un an. Plus précisément de la guerre que se livrent les fabricants de vaccins… On ne peut pas ne pas y penser.

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