Tour de France 2021: Un programme qui promet du spectacle

Présents sur le podium du Tour de France 2020, Primoz Roglic, Tadej Pogacar et Richie Porte (de gauche à droite) sont de nouveau en lice cette année sur la plus belle des courses cyclistes au monde. Avec toutefois un scénario qui devrait largement différer.

CYCLISME - Cela fait 36 ans que la France se cherche un vainqueur du Tour de France, la plus belle et la plus réputée des courses cyclistes. Plus de trois décennies pendant lesquelles l’organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) n’a pas hésité à dessiner des parcours toujours plus avantageux pour les coureurs tricolores, avec notamment en 2020, un parcours taillé pour Thibaut Pinot jusqu’à se terminer par une étape traversant son village et ses routes préférées. 

Sauf que les Bleus ont inlassablement fait chou blanc et qu’ASO a décidé de repenser, en 2021, la manière dont elle agence ses trois semaines de course. C’est ainsi que les contre-la-montre ont fait leur retour et que les arrivées en haute montagne ont quelque peu disparu cette année sur la Grande boucle qui s’élance ce samedi 26 juin de Brest.

Une édition qui promet donc du changement, d’autant que plusieurs paramètres devraient venir épicer encore un peu plus la compétition. Au point que l’on peut d’ores et déjà l’affirmer: le Tour de France 2021 sera très différent des dernières éditions. Et spectaculaire. 

  • Le grand retour des chronos

On l’a dit en préambule: fini les Tour de France tracés pour les locaux. Ces dernières années, alors que les candidats français au podium, voire à la victoire finale affichaient tous de graves lacunes dans l’exercice du contre-la-montre, ASO avait eu l’idée de les faire progressivement évoluer, proposant à la place des traditionnels trente ou quarante kilomètres de plat, des montées de col favorisant les grimpeurs.

Mais cette année au contraire seront proposés deux chronos parfaitement plats (autour de Laval lors de la 5e étape le 30 juin, puis en Gironde le 17 juillet à la veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées), pour une distance totale de 61 kilomètres.

Une configuration qui obligera les purs grimpeurs à se dévoiler tôt pour prendre de l’avance au classement général sous peine de se faire dépasser sur le fil par les spécialistes de l’exercice chronométré. On peut donc légitimement attendre des attaques en montagne de la part de ceux qui savent pertinemment qu’ils ne feront pas le poids contre-la-montre face à Geraint Thomas, Richie Porte ou même du vainqueur sortant Tadej Pogacar, incroyablement efficace dans le domaine. Or, qui dit bagarre en altitude dit nécessairement spectacle pour les téléspectateurs, ce qui a parfois manqué ces dernières saisons quand l’équipe Sky -devenue Ineos-Grenadiers- contrôlait (et même verrouillait) la course. 

  • Des favoris imprévisibles et bouillonnants

Or cette année, il sera extrêmement complexe pour une équipe d’imposer un rythme pour emmener son leader dans un fauteuil jusqu’à Paris. Des candidats à la victoire Primoz Roglic et Tadej Pogacar jusqu’aux attaquants nés que sont Mathieu Van der Poel et Julian Alaphilippe, les coureurs capables de mettre le feu à la course et de faire voler en éclats la stratégie d’une équipe sont en effet bien trop nombreux.

On l’a par exemple vu en 2020, quand Primoz Roglic et son équipe Jumbo-Visma tentaient de cadrer le peloton: un grimpeur aussi doué que Tadej Pogacar est parvenu à plusieurs reprises à s’extirper du peloton pour aller grappiller des secondes et refaire son retard petit à petit, jusqu’à se retrouver à portée de son compatriote slovène le jour du dernier contre-la-montre.

Eh bien cette année, ce sera encore pire. Entre la première semaine bretonne tracée comme une succession de courses de côtes durant laquelle les spécialistes de classiques d’un jour devraient se régaler, et les nombreuses étapes de montagne se terminant par des descentes dans lesquelles de bons grimpeurs pourraient tenter de se faire la malle, il est à peu près certain qu’il sera impossible pour une équipe, quelle qu’elle soit, de donner le la toute la course.

  • Un an et demi de furie

Comme le reste de l’activité humaine, le cyclisme n’a pas échappé à la règle et a vu le covid-19 influencer durablement son déroulé. Courses reportées, annulées, calendrier chamboulé, enchaînement ininterrompu de compétitions, l’année d’ordinaire si organisée des cyclistes s’est trouvée totalement changée. Et cela a eu un impact indéniable sur le spectacle offert.

Avec une offre de courses plus restreinte, le plateau des différents événements maintenus a été considérablement renforcé, provoquant une hausse impressionnante du niveau général. Résultat: des courses plus folles, des favoris au tapis, des objectifs modifiés et des fans qui -s’ils ne pouvaient plus se rendre sur les courses- ont eu droit à des affrontements de très haut niveau.

Résultat: ce Tour de France prend des airs d’apogée de cette période furieuse, avec des candidats à la victoire finale qui présentent tous des arguments de poids, des petits nouveaux qui ont eu le temps de faire leurs armes, et un niveau général de performance qui paraît au plus haut. De quoi laisser présager d’un très grand cru pour ce Tour de France millésime 2021.

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