Avec "Comment je suis devenu super-héros", le fantastique s'affirme dans le cinéma français

CINÉMA - Marvel et Hollywood n’ont qu’à bien se tenir. Le nouveau film de Douglas Attal sort ce vendredi 9 juillet 2021 sur Netflix. “Comment je suis devenu super-héros” va surprendre le public français avec une intrigue et des effets spéciaux qui rappellent certaines superproductions américaines, comme vous pouvez le voir dans la bande-annonce ci-dessus. Pour l’occasion, l’équipe du film s’est confiée au HuffPost sur ce blockbuster à la française.

Dans un Paris plus vrai que nature, un enquêteur va devoir percer le mystère d’un trafic de drogue mystérieux qui donne des superpouvoirs. L’adaptation du livre de Gérald Bronner publié en 2007 a eu le droit à un casting cinq étoiles pour accompagner cette histoire saisissante. À l’affiche, Pio Marmaï est accompagné de Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Vimala Pons et Swann Arlaud.

Le cinéma français frileux envers les super-héros

Avec un budget de 15 millions d’euros, “Comment je suis devenu super-héros” ne paye pas de mine sur le papier. À l’écran, il s’agit pourtant d’un long-métrage ambitieux, qui donne enfin sa chance au cinéma fantastique français. Le film de super-héros made in France n’a jamais réellement eu la cote auprès des cinéphiles, excepté avec “La Dernière Vie de Simon”.

“C’est un genre qui appartient beaucoup aux Américains”, confie Douglas Attal au Huffpost. En effet, avec l’univers Marvel et sa panoplie de blockbusters à gros budget, les États-Unis ont de quoi faire envier les “Frenchies”. Mais rien qui puisse faire reculer réalisateur. Avec des effets spéciaux, le classique duel entre le gentil et le méchant s’affrontant grâce à leurs superpouvoirs et une touche de comédie française, le film fonctionne bien.

Et pour Douglas Attal, les Français devraient s’attaquer beaucoup plus à ce genre cinématographique: “On rougit un peu de ce qu’ils font outre-Atlantique car on a plus une culture du langage, moins axée sur l’‘action’. On a tendance à l’oublier, mais la France a un historique de super-héros, comme Fantômas ou le comte de Monte-Cristo”, déclare celui qui s’est passionné pour Batman dès ses 6 ans.

Une autre problématique, freinant la prolifération de ce genre, serait l’absence du “premier degré” du cinéma français, selon Benoît Poelvoorde. “En Europe et en France, on est moins premier degré. Il y a toujours de la réflexion derrière une intrigue, surtout avec le cinéma d’auteur. Les Américains, eux, ont une culture de la représentation et du show que nous n’avons pas forcément ici”, explique-t-il.

Des sujets de société bien réels

Dans son film, Douglas Attal met également en scène des problèmes bien réels de la société française. “Le film est inscrit dans une réalité tangible. Il se passe dans un Paris qu’on reconnaît avec des thématiques fortes et contemporaines [...]. C’était une façon de me distinguer des Américains qui montrent, la plupart du temps, des milliardaires dans des tours d’immeubles”, raconte le réalisateur. En effet, la majeure partie des scènes se passent dans des quartiers réputés difficiles de la capitale.

Cette particularité a permis de séduire Benoît Poelvoorde et Swann Arlaud. Ce dernier incarne le rôle de “Naja”, le méchant qui va tenter de faire perdurer le trafic de substances illicites tout au long du film. “Douglas voulait des effets spéciaux. La réussite de ce film, c’est que ce n’est pas une copie du cinéma américain. Il a réussi à faire un film de super-héros bien français”, affirme l’acteur connu pour ses rôles dans “Petit Paysan” et “Grâce à Dieu”. “Comment je suis devenu super-héros” va-t-il dépoussiérer un genre bien trop ignoré par le cinéma français. Le long-métrage lancera sans doute le “défi permanent” de déconstruire les idées préconçues sur les super-héros en France, répond Douglas Attal.

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