Le réchauffement aura aussi un impact sur nos activités sportives, alerte WWF

Lors de l'Euro-2020, les joueurs ont dû faire des pauses pour s'hydrater dans des stades aux températures particulièrement élevées

ENVIRONNEMENT - Ce n’est sans doute pas sa conséquence la plus évidente, mais le réchauffement climatique va aussi compliquer la pratique du sport. Dans un rapport dévoilé ce mardi 6 juillet, l’ONG WWF alerte sur les conséquences lourdes du réchauffement climatique qui pourrait “faire perdre deux mois d’activité sportive aux Français par an”. 

WWF a étudié deux scénarii: le premier avec une augmentation de +2°C de la température mondiale moyenne et le second avec +4°C . Elle s’appuie également sur la recommandation sanitaire qui déconseille la pratique d’une activité sportive au-delà de 32 degrés. 

Or, même dans le meilleur scénario avec une augmentation limitée à 2 degrés, les Français perdraient “jusqu’à 24 jours de pratique sportive”. Une durée qui va “jusqu’à deux mois dans un monde à +4°C.”

Le réchauffement climatique non contenu est susceptible de “désorganiser les pratiques individuelles, celles encadrées par les clubs, les établissements scolaires” mais il “signe aussi la fin des performances sportives.” “Comment imaginer battre de nouveaux records dans ces conditions?”, s’inquiète la navigatrice Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France. 

Moins de structures sportives

Au-delà de la pratique, les environnements sportifs sont également menacés. Qui dit chaleur excessive dit en effet pelouse grillée, neige fondue et montée des eaux.

Selon WWF, la couverture neigeuse des Alpes baisserait d’au moins 3% en cas d’augmentation de 2°C. Dans les Pyrénées, il n’y aurait plus que 3 stations de ski praticables avec un enneigement naturel. Dans le cas d’un scénario à +4°C, toutes devraient avoir recours à l’enneigement artificiel, et l’épaisseur moyenne du manteau disparaitrait à 80%. 

Les conséquences serait aussi visibles sur le littoral, où l’augmentation du niveau de la mer entraînerait de façon presque incontournable “la relocalisation de presque un quart des clubs situés sur les littoraux”. 

Enfin, bien loin des océans ou des sommets enneigés, les vagues de chaleur auraient aussi des conséquences sur les sports pratiqués en milieu clos, comme les stades: “Le gazon est en danger quand la température dépasse les 32°C pendant plusieurs jours et ne descend pas sous 24°C la nuit. (...) Une hausse de la température moyenne planétaire de +2°C pourra entraîner 5 à 20 jours de vagues de chaleur supplémentaires pour presque la moitié des stades français”, estime WWF. Et de souligner que les pseudos-solutions actuelles, comme l’arrosage ou la ventilation avec brumisation, sont loin d’être satisfaisantes d’un point de vue énergétique et environnemental. 

Les “pauses fraîcheur” octroyées aux joueurs de l’Euro-2020 ou encore l’inquiétude des organisateurs des JO de Tokyo sur une possible canicule pourraient bien n’être que de modestes prémices de ce qui attend les sportifs.

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