Sha'Carri Richardson privée de JO à Tokyo pour prise de cannabis reçoit une pluie soutiens

Sha'Carri Richardson, remporte la finale du 100m américaine, le 19 juin 2021

ATHLETISME -  Avec ses chronos d’enfer, la jeune sprinteuse américaine Sha’Carri Richardson, 21 ans, devait être le phénomène des Jeux de Tokyo (23 juillet - 8 août). Il n’en sera rien. Positive à la marijuana, elle ne pourra finalement par participer au 100m.

“Je voudrais dire à mes fans, ma famille et mes sponsors que je m’excuse”, s’est défendue Richardson lors de l’émission télévisée “Today” sur la chaîne NBC. “A vous tous, je présente mes excuses pour ne pas avoir su comment contrôler mes émotions pendant cette période”, a-t-elle ajouté.

Richardson, suspendue un mois à compter du 28 juin par l’Agence américaine antidopage (Usada), a évoqué “un état émotionnel douloureux” après avoir appris la mort de sa mère biologique, pour justifier la prise de stupéfiant.

Dans un communiqué, l’Agence américaine antidopage a décidé d’annuler ses résultats à compter du 19 juin, invalidant du même coup sa qualification pour le 100m olympique, obtenue le même jour sur le tartan d’Eugène (Oregon).

L’Usada a également précisé qu’elle infligeait un mois de suspension à la sprinteuse, à compter du 28 juin, lui permettant donc de courir à nouveau à partir du 28 juillet. Cela lui laisse donc la possibilité de participer au relais olympique du 4x100 m, dont les séries débutent le 5 août.

Un tollé sur les réseaux sociaux

La décision de l’Usada a suscité un tollé et de nombreuses personnalités du sport mais aussi du showbusiness ont apporté leur soutien à Sha’Carri Richardson, relançant en creux le débat sur l’usage du cannabis.

Parmi ses alliés, la sprinteuse a pu compter sur les acteurs Seth Rogen, Gabrielle Union, ou encore Ellen Pompeo. Côté terrain, le basketteur Dwyane Wade, le joueur de football américain Odell Beckham Jr, ou la footballeuse Megan Rapinoe, entre autres, lui ont également apporté leur soutien. Certains ont notamment retweeté un message dans laquelle elle écrivait: “Je suis humaine”.

“La weed c’est bien pour plein de choses mais courir plus vite n’en fait pas partie. Laissez-la courir”, écrit Gabrielle Union. 

“L’idée que l’herbe est une “drogue” problématique est enracinée dans le racisme. Il est insensé que l’équipe américiaine disqualifie l’une des athlètes les plus talentueuses de ce pays quand on pense que c’est enraciné dans la haine. C’est quelque chose dont ils devraient avoir honte. Et si l’herbe rendait plus rapide, je serais FloJo. [une référence à la sprinteuse Florence Griffith-Joyner, NDLR], écrit Seth Roguen

Plusieurs élus américains, dont Ilhan Omar ou Jamaal Bowman se sont aussi rangés du coté de l’athlète. “Sha’Carri n’a pas besoin de s’excuser.
Nous devons nous débarrasser de ces règles archaïques pour une substance qui est pleinement légale dans 19 États. Et nous devons la légaliser au niveau fédéral”, a écrit ce dernier sur Twitter. Autre soutien de poids, celui de son sponsor, Nike.

Une athlète pépite

Abandonnée par sa mère et élevée par sa grand-mère, Sha’Carri Richardson a eu une enfance difficile, marquée par une tentative de suicide au lycée. Mais elle a su se forger un mental d’acier grâce à l’aide d’un psychologue, qui continue de la suivre.

Culottée et sûre d’elle, Richardson, dont le look ne passe pas inaperçu, ne s’en cache pas et le martèle à chaque sortie: elle “veut écrire l’histoire”. “Je veux que tout le monde sache qu’à chaque fois que j’entrerai sur la piste, ce sera un spectacle incroyable”, avait lancé l’athlète par ailleurs en couple avec une femme, en avril dernier. C’est d’ailleurs sa compagne qu’elle avait remercié pour son soutien lors de sa qualification aux JO.

Cela fait 25 ans que les États-Unis espèrent un sacre aux JO sur la ligne droite, depuis la victoire de Gail Devers à Atlanta en 1996. C’est dire l’attente que suscitait l’éclosion soudaine de la sprinteuse de Dallas, chargée de mettre fin à Tokyo à la domination des Jamaïcaines. Las, Richardson ne pourra, au mieux, que participer au relais 4x100 m si elle est repêchée par sa fédération puis par son comité olympique national. 

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