Aux États-Unis, nouveau sursis pour les locataires menacés d'expulsion

Aux États-Unis, nouveau sursis pour les locataires menacés d'expulsion (Depuis le début du mois d'août une partie de la classe politique américaine et en particulier l'aile gauche du parti démocrate (ici Cori Bush, tout à droite) se sont mobilisés alors que des millions d'Américains démunis du fait de la crise du covid-19 pouvaient être expulsés de chez eux s'ils ont des retards dans le paiement du loyer. REUTERS/Evelyn Hockstein)

ÉTATS-UNIS - Sous pression de l’aile gauche des démocrates, les autorités sanitaires américaines ont décrété mardi 4 août un nouveau moratoire sur les expulsions de locataires jusqu’en octobre, en s’appuyant sur les risques pour la santé publique en pleine pandémie de Covid-19. 

“L’émergence du variant Delta a mené à l’accélération rapide des contaminations aux États-Unis, plaçant plus d’Américains en plus grand danger, surtout s’ils ne sont pas vaccinés”, a écrit la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique des Etats-Unis, Rochelle Walensky. 

“Ce moratoire est la bonne chose à faire pour que les gens restent chez eux et pas dans des lieux de rassemblement où le Covid-19 se propage”, a-t-elle expliqué. Ce moratoire s’étendra jusqu’au 3 octobre. 

Gagner du temps

Même s’il risque d’être contesté en justice, il “laissera probablement du temps supplémentaire” pour verser aux locataires des fonds alloués dès février par le Congrès pour les aider à payer leurs loyers, a espéré le président Joe Biden depuis la Maison Blanche. 

Des raisons de bureaucratie, notamment, ralentissent considérablement ces versements. Seuls 3 milliards de dollars ont ainsi été distribués aux locataires en difficultés, sur une enveloppe totale de 46 milliards de dollars, dont 25 milliards ont déjà été envoyés aux États et collectivités locales.

Un précédent moratoire mis en place en septembre 2020 par les CDC avait expiré le 31 juillet. Une décision de la Cour suprême en juin avait stipulé qu’une reconduction devrait être adoptée par le Congrès, et non plus décidée par les CDC.

“Aujourd’hui, notre mouvement a déplacé des montagnes”

La colère contre le président, accusé de ne pas avoir trouvé de solution à temps, grondait depuis des jours dans l’aile gauche du parti démocrate. 

Une élue de la Chambre, Cori Bush, qui a elle-même été sans-abri, campait devant le Capitole, siège du Congrès à Washington, depuis vendredi en appelant le Congrès et la Maison Blanche à agir sans plus attendre tandis que 11 millions de personnes étaient menacées d’expulsions.

“Vendredi soir, je suis venu au Capitole avec ma chaise. J’ai refusé d’accepter que le Congrès puisse partir en vacances alors que 11 millions de personnes risquaient d’être expulsées. Depuis 5 jours, nous sommes ici, exigeant que notre gouvernement agisse pour sauver des vies. Aujourd’hui, notre mouvement a déplacé des montagnes”, a tweeté Cori Bush mardi, en accueillant la nouvelle du nouveau moratoire sur les marches du Capitole, accompagnée notamment par la jeune élue Alexandria Ocasio-Cortez. 

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