Virus insulaire – L’édito de Patrice Chabanet

Il ne fait pas bon se trouver dans les îles en ce moment. Elles sont devenues le champ de prédilection du Covid qui s’y déploie à une vitesse incontrôlable. Les taux d’incidence (nouveaux cas rapportés à la population) explosent en se rapprochant de 1 000. Conséquence directe : branle-bas de combat des autorités sanitaires. On revient aux pires moments de la pandémie, avec son cortège d’hôpitaux surchargés, d’afflux de nouveaux cas, de confinement et de couvre-feu. Avec, en toile de fond, ce sentiment qu’on ne sortira pas de cette fichue pathologie. Les explications ne sont pas identiques d’une île à l’autre. En Martinique c’est un manque de confiance évident de la population qui explique la propagation du virus, et cela pour des raisons culturelles. Les traditions restent fortes et pas forcément en ligne avec la logique scientifique. En Guadeloupe, la population garde un très mauvais souvenir de gros fiascos sanitaires. Pratiquement toutes les terres ont été contaminées par un pesticide longtemps autorisé, le chlordécone. De quoi susciter des blocages dans la société.

Autre île en difficulté : la Corse. Le plan Blanc vient d’y être déclenché. L’afflux des touristes n’est pas étranger au rebond de la pandémie. Les activités estivales favorisent les contacts et la diffusion du virus. Dans l’Ile de Beauté comme outre-mer la quasi-totalité des cas graves (soins intensifs et réanimation) sont à mettre sur le compte des non-vaccinés. Le gouvernement est donc contraint de garder deux fers au feu. Dans l’urgence, il doit renforcer l’arsenal des mesures de protection. Sur le temps long, il lui faut pousser à la roue le processus de vaccination. Mais le Covid-19 nous a appris qu’avec lui il fallait s’attendre à tout. On le croyait banni de Chine et voilà qu’à Wuhan, où tout a commencé il vient de réapparaître. Un pied de nez virologique. Et, sans doute, pas le dernier.

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