Andropause, virilité, que les les hommes prennent la parole! - BLOG

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SANTÉ - L’andropause fait son apparition. Le terme apparaît peu à peu dans les médias, il semblerait que dans la vie des hommes aussi l’andropause se manifeste. Ce silence préalable ne cesse de nous interroger. Serions-nous en train de lever un tabou?

À la différence de ce qui se passe pour les femmes avec l’arrêt définitif des règles à la ménopause, la diminution hormonale masculine est progressive. Lente, inéluctable et sous-diagnostiquée parce que les résistances sont essentiellement psychologiques, l’andropause est méconnue. Le mythe de la virilité en prend un coup. En écoutant les hommes parler de leurs craintes, on accède à une humanisation là où on leur demanderait d’être des machines. Des machines de désir, des machines de plaisir pour citer Sapho dans sa chanson intitulée “Mécanique”, “Les mecs, vous êtes des mécaniques” Qui crée de telles représentations sociales, rapidement intégrées comme “normales”?

Faciliter l’accès à la parole

Aujourd’hui quand les hommes parlent de leur sexualité et surtout de leurs problèmes éventuels, c’est surtout sous forme de “blagues de cul”. L’ironie, comme chacun sait, permet d’éviter le sérieux et le tragique de l’existence. Les femmes, elles, parlent. On leur reproche parfois… Faciliter une parole sans tabou, c’est atteindre plus facilement une intériorité libératrice. Aidons les hommes à y accéder!

Au même titre que l’autre moitié de l’humanité, le vieillissement fait partie de leur vie. On peut s’en réjouir. Si ce n’est pas le cas, c’est que l’on est déjà mort.

Attention à n’envisager ces étapes que pour (au fond) éviter les évolutions. Nous pourrions commencer par écouter les angoisses avant de médicaliser pour éviter les changements inhérents à la nature. Que nous adoptions un mode de vie nous permettant d’être en pleine santé physique, mentale, sexuelle, c’est une excellente chose. Que nous modifions le mode de vie pour nous donner toutes les chances, idem. Mais que nous luttions pour empêcher à tout prix le cours naturel de l’existence, cela mérite de poursuivre la réflexion.

L’andropause permet de remettre en question un mythe de la virilité aboutissant à des rapports à soi basés sur la performance où chaque modification se conçoit en termes de perte. Un autre bénéfice secondaire de l’andropause se situe dans les rapports à l’autre, qu’il s’agisse de compétition entre hommes ou dans les relations de couple. Moins de testostérone, c’est peut-être aussi plus de sérénité!

À qui la faute?

Quand on écoute les hommes, il est surprenant de les entendre pris aux pièges d’un mythe qui ne les épargne guère, sans qu’ils remettent en question le modèle archaïque de la virilité. Est-ce de la responsabilité de la partenaire si le désir s’émousse ou est-ce parce qu’avec les années l’érection évolue? Questionner le désir c’est sortir du seul corps et se situer ailleurs, au niveau de la relation, à l’autre et à soi-même. La quête d’affection ne leur est pas étrangère, mais ça ne rentre pas dans le programme viril, tel que la caricature les représente. Cette caricature, entretenue par des normes phallocrates, est diffusée par des chansons à la mode où l’on parle mal des femmes, où l’on abuse comme le chante Angèle.

Si je vous parle de ces deux chanteuses, qui, à quarante ans, d’écart traitent de la sexualité des hommes, c’est pour montrer que pas grand-chose aurait changé. Or, justement, si… La culture populaire majoritaire ne le propage pas assez… Or les modèles qu’elle constitue engendrent des positionnements identitaires.

Les femmes ont largement pris la parole et cela a pu déstabiliser certains hommes. L’identité de genre interpelle les stéréotypes, pour s’en libérer. Désormais, les hommes bénéficient de ces avancées que les femmes ont permises. Ce qui est normal, c’était cette partie de l’humanité qui avait besoin de libérer des rapports entre les sexes largement à leur désavantage. Là où les hommes peuvent y gagner, c’est en revisitant désormais leurs propres carcans, plutôt que s’accrocher à ce qu’ils auraient perdu à cause de ces changements.

Pacifier la relation à soi et aux autres passe toujours par lâcher des positionnements précédents.

Qu’ils prennent la parole

Une parole vraie s’éloigne toujours des sentiers battus, des préjugés sociaux. S’approprier son propre vécu demande parfois du temps et exige des efforts. C’est toujours bénéfique. Lever les doutes rend plus fort. Puisque la culture populaire dit beaucoup d’une société, terminons avec l’humoriste Blanche Gardin. J’aurais pas voulu être un homme, parce que quand même le premier défi qui se pose à un homme c’est de devoir bander. Son statut d’homme viril dépend d’un processus physique qu’il ne peut pas contrôler. C’est quand même une servitude monstrueuse. L’origine de la virilité, c’est ça (insiste-t-elle). Moi je ne supporterais pas, moi je me suiciderais”. C’est cela qui est drôle dans ce sketch! Quand elle parle de cet enfer, quand elle nomme cette prison qu’est le mythe de la virilité, le public explose de rire. Or, nous savons avec Freud que l’humour exprime toujours ce qui est tapi dans l’inconscient. Là où les féministes sont taxées d’être des casse-couilles, le rire fait apparemment mieux passer le message.

Tout le monde gagne à changer de braquet. Certes, incontestablement, l’andropause donne des érections moins rigides qu’à 30 ans, certes, la fonte musculaire, certes, les changements d’humeur et plein d’autres signes physiques et psychiques de vieillissement existent. Considérer cette évolution comme une ouverture à une sexualité davantage axée sur le partage que sur la performance c’est aussi s’affranchir de normes qui sont un enfer… L’expérience a du bon!

Catherine Grangeard - <a href=Il n'y a pas d'âge pour jouir - Ed. Larousse" data-caption="Catherine Grangeard - Il n'y a pas d'âge pour jouir - Ed. Larousse" data-rich-caption="Catherine Grangeard - Il n'y a pas d'âge pour jouir - Ed. Larousse" data-credit="Ed. Larousse" data-credit-link-back="" />

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