Rapport Sauvé: les évêques disent leur honte" et demandent "pardon" aux victimes

Le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, le 5 octobre 2021 à Paris.

HONTE - Le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a exprimé “sa honte”, “son effroi” ce mardi 5 octobre après la publication du rapport accablant de la Commission indépendante sur les abus de l’Eglise (Ciase) depuis 1950.

“Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun”, a -t-il déclaré à destination des victimes de pédocriminalité, devant la presse.

“A travers votre compte rendu, nous avons entendu la voix des personnes victimes, entendu leur nombre. Leur voix nous bouleverse, leur nombre nous accable. Il dépasse ce que nous pouvions supposer”, a-t-il encore souligné, assurant que les évêques allaient “consacrer du temps” à sa lecture.

De son côté, Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a interrogé :“peut-on bien recevoir un désastre ?” “Que dire, sinon éprouver (...) une honte charnelle, une honte absolue”. 

Face à cette enfance qui a été “violentée”, face à une “telle tragédie” et face à ces “crimes massifs commis dans (son) église”, elle a exprimé son “chagrin”.

330.000 victimes entre 1950 et 2020

La Commission Sauvé, qui a enquêté sur l’ampleur de la pédocriminalité, a estimé à 216.000 le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux entre 1950 et 2020.

Si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Eglise (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse...), le nombre grimpe à 330.000, a indiqué Jean-Marc Sauvé en dévoilant les conclusions de la Commission indépendante sur les abus dans l’Eglise (Ciase).

“Ces nombres sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite”, a déclaré Jean-Marc Sauvé.

Deux ans et demi de travaux

Une autre donnée avait déjà été révélée il y a quelques jours par le président de la Ciase: le nombre de prédateurs. Il a été évalué entre “2900 à 3200”, hommes - prêtres ou religieux - entre 1950 et 2020. Une “estimation minimale”, a précisé Jean-Marc Sauvé.

Résultat de deux ans et demi de travaux de la Ciase, le rapport était remis publiquement ce mardi à Paris, à l’épiscopat français et aux ordres et congrégations religieuses, en présence de représentants d’associations de victimes.

À voir également sur Le HuffPost: “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires